Le clair de lune éclaire la chambre à travers les stores. Étendus sur le lit nous nous faisons face. Mes paupières sont closes, tu me regardes fixement.
Je suis transpercé à vif, mon corps s'ouvre en deux découpé par les yeux-scalpels. Méticuleusement tu retires chacun de mes cartilages costaux, libérant le sternum. Je sens maintenant tes mains plongeant dans mon thorax. Le contact de tes doigts froids saisissant délicatement mes organes, déplaçant mes entrailles, dévoilant mon cœur battant. Sur tes lèvres se dessine un large sourire, tu as trouvé ce que tu cherchais. Tu saisis les deux ventricules et portes l'organe à ta bouche pour le croquer tendrement. Le sang jaillit, maquillant ton visage à la pâleur opaline. Tes baisers viennent cautériser la plaie, la blessure se referme, stoppant la fontaine d'hémoglobine. Dans tes mains, les battements deviennent irréguliers, il est temps de réunir ce corps éparse. Mon ange légiste, tu me dévores lentement, nous liant dans la chair et le sang.
Quand j'ouvre à nouveau les yeux, je suis en toi, ça tape fort dans ma poitrine.
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